Le pragmatisme est une école philosophique américaine fondée par Charles Sanders Peirce à la fin du XIXe siècle. Étant plutôt une méthode qu'un système philosophique, il considère que n'est vrai que ce qui fonctionne en réalité.
La thèse principale de Peirce est que le sens d'une expression réside dans ses conséquences pratiques. Les principaux membres ultérieurs de l'école pragmatiste sont William James et John Dewey, James ayant popularisé le mot pragmatisme grâce à un cycle de conférences qui sera édité en 1907 dans un ouvrage intitulé Le Pragmatisme : Un nouveau nom pour d'anciennes manières de penser.
Peirce a proposé ultérieurement l'emploi du mot pragmaticisme pour distinguer sa doctrine à la fois de celle de James et des usages non philosophiques du mot « pragmatisme ». En effet, dans la langue ordinaire, pragmatisme s'est mis à désigner après la publication de James, en anglais comme en français, la simple capacité à s’adapter aux contraintes de la réalité ou encore l’idée selon laquelle l’intelligence a pour fin la capacité d'agir, et non pas la connaissance. Le néologisme est ainsi en partie justifié par Peirce comme étant suffisamment repoussant pour ne pas être « kidnappé », en particulier par William James avec qui il est en profond désaccord.
Pour James et Dewey, le pragmatisme représente d'abord une méthode de pensée et d'appréhension des idées qui s'oppose aux conceptions cartésiennes et rationalistes sans renoncer à la logique. Selon la perspective pragmatique, penser une chose revient à identifier l'ensemble de ses implications pratiques, car pour Peirce, seules ses implications confèrent un sens à la chose pensée. Les idées deviennent ainsi de simples, mais nécessaires, instruments de la pensée. Quant à la vérité, elle n'existe pas a priori, mais elle se révèle progressivement par l'expérience.