Statut | Protectorat de la France |
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Langue(s) | Français (administration), wallisien, futunien (de facto), latin (religion), anglais (commerce) |
Religion | catholicisme |
Février, octobre 1842 | Premières demandes de protectorat par le Lavelua Soane Patita Vaimua |
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1881, 1884 | Nouvelles demandes de protectorat par la reine Amelia Tokagahahau Aliki |
Signature du protectorat pour Wallis | |
Signature du protectorat pour Futuna | |
Rattachement de Futuna à Wallis et protectorat unifié | |
Nouveau traité de protectorat | |
1913 | Demande d'annexion (rejetée en 1924) |
Années 1930 | Crise du coprah |
Prise de Wallis-et-Futuna par la France libre et installation d'une base américaine | |
Avril 1946 | Départ des troupes américaines |
Approbation par référendum du statut de Territoire d'outre-mer | |
Wallis-et-Futuna deviennent un TOM, fin du protectorat |
Entités suivantes :
Le protectorat de Wallis-et-Futuna est un protectorat français du au sur les îles de Wallis, Futuna et Alofi, dans l'océan Pacifique. Il est établi à la demande des rois coutumiers, sous l'influence des missionnaires maristes catholiques qui ont converti la population en 1840-42 et cherchent la protection de la France face à l'avancée des protestants dans la région. En avril 1887, le protectorat sur Wallis est signé ; il est étendu à Futuna l'année suivante, même si ces îles sont rattachées administrativement à la Nouvelle-Calédonie jusqu'en 1909. En raison du faible intérêt stratégique de ces îles et de leur éloignement, il n'y a pas de véritable colonisation.
Le protectorat est dirigé par un résident envoyé par la France. Résidant à Wallis, il est chargé de maintenir l'ordre public, gérer le budget et collecter les impôts, construire des infrastructures et a également le pouvoir de valider la nomination des rois coutumiers. Néanmoins, l'administration française doit composer avec le pouvoir coutumier (Lavelua à Wallis, rois à Futuna, et leurs chefferies) qui a autorité sur les Wallisiens et Futuniens, avec la puissante église catholique qui encadre la population, gère l'enseignement autant que le contrôle des mœurs, ainsi qu'avec les commerçants, dont certains s'impliquent en politique. Certains résidents tentent néanmoins d'accroître leur pouvoir, comme Jean-Joseph David qui cherche à développer les infrastructures et les exportations wallisiennes à marche forcée dans les années 1930. À l'inverse, Futuna est difficile d'accès, et l'administration française y est représentée par un missionnaire. La trajectoire de Futuna diffère donc sensiblement de celle de Wallis.
Les habitants pratiquent l'agriculture vivrière et la pêche pour subvenir à leurs besoins, et ces sociétés polynésiennes organisées autour du don et du contre-don ne connaissent pas l'économie de marché. L'unique activité commerciale, encouragée par la France, est l'exportation du coprah, mais elle s'effondre dans les années 1930.
La Seconde Guerre mondiale représente un tournant majeur : en restant fidèles au régime de Vichy, les îles sont coupée du monde pendant 17 mois avant d'être reprises par la France libre et Wallis investie par l'armée américaine. Construction d'infrastructures, arrivée d'un fort pouvoir d'achat et découverte du modèle de société occidental bouleversent les équilibres socio-économiques et politiques. Une importante émigration se met alors en place vers la Nouvelle-Calédonie et les Nouvelles-Hébrides, renforcée par la situation économique délabrée à la suite du départ des Américains en 1944. Le protectorat devient « archaïque ». La population s'exprime massivement en faveur du changement de statut lors du référendum de 1959 et le 26 juillet 1961, le protectorat prend fin : Wallis-et-Futuna devient un territoire d'outre-mer.