QAnon

QAnon
(en) Where we go one, we go all
(en) How many coincidences until it is mathematically impossible?
(en) Nothing Can Stop What's Coming.
Ou l'un de nous va, nous y allons tous
Combien de coïncidences jusqu'à ce que ça soit mathématiquement impossible ?
Rien ne peut arrêter ce qui s'en vient.Voir et modifier les données sur Wikidata
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Q (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
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L'un des logos utilisés par les adeptes de QAnon.

QAnon (/kjuːəˈnɒn/ en anglais, /kwanɔn/ à la française) est une mouvance conspirationniste d'extrême droite[1] venue des États-Unis, regroupant les promoteurs de théories du complot selon lesquelles une guerre secrète a lieu entre Donald Trump et des élites implantées dans le gouvernement (l'État profond ou Deep State), les milieux financiers et les médias, qui commettraient des crimes pédophiles, cannibales et sataniques[2],[3],[4],[5],[6].

À l'origine, QAnon était probablement un simple canular[7]. La mouvance se concentre autour des messages publiés sous le pseudonyme Q à partir d' sur le forum anonyme 4chan[8] puis sur le forum anonyme 8kun. QAnon est communément considéré comme étant une secte dont les fondements sont fictifs[9].

Au sein du corpus de désinformation de QAnon[10], l'une des théories les plus sensationnelles est que les élites, en particulier des vedettes d'Hollywood et des personnalités du Parti démocrate, seraient coupables d'abus sur des enfants dont elles voleraient du sang pour en extraire une substance qu'elles considéreraient comme une cure de jouvence, l’adrénochrome[11],[12].

Des événements politiques américains sont détournés par QAnon, comme l'enquête du procureur spécial Robert Mueller sur la possibilité d'une collusion de la campagne et/ou de l'administration Trump avec la Russie : selon QAnon, cette enquête aurait été montée de toutes pièces par Trump qui aurait feint une telle collusion afin de permettre à Mueller de se joindre à lui pour mettre au jour une conspiration pédophile et prévenir un coup d'État par Barack Obama, Hillary Clinton et George Soros[13].

En quelques années, le groupe est devenu un mouvement sectaire avec comme figures messianiques des personnalités comme Donald Trump mais aussi Boris Johnson[14]. Selon un sondage du Public Religion Research Institute, relayé par The New York Times, en mai 2021 « 15 % des Américains estiment que les leviers du pouvoir sont contrôlés par une cabale d’adorateurs de Satan pédophiles »[15]. QAnon a rapidement gagné en audience à cause de l’Internet Research Agency (IRA), une organisation russe de propagande et de désinformation qui a activement pris part à l’élection américaine de 2016 en favorisant le candidat Trump[16]. En vue de manipuler l'opinion, l'IRA a massivement relayé sur les réseaux sociaux des contenus QAnon[16].

Dès , une note interne du FBI appelle à surveiller la mouvance comme source potentielle de terrorisme intérieur[17],[18]. Après la défaite électorale de Donald Trump en 2020, de nombreux partisans de la mouvance recommandent au président de « franchir le Rubicon » et de conserver le pouvoir en invoquant la loi martiale[19] mais les mises à jour de QAnon baissent fortement. Ses théories deviennent en partie des tentatives pour renverser le résultat de l'élection présidentielle américaine de 2020, culminant avec l'assaut du Capitole par des partisans de Donald Trump, résultant en une nouvelle répression des contenus QAnon dans les réseaux sociaux[20],[21],[22],[23].

Par la suite, le mouvement se répand en France, à travers des figures comme Rémy Daillet-Wiedemann impliqué dans un projet de coup d'État baptisé Opération Azur, qui avait pour objectif de s'emparer de l'Élysée, du Parlement, du ministère des Armées ainsi que des sièges de grands médias[24],[25].

  1. (en) Mike Wendling, « QAnon: What is it and where did it come from? », BBC News,‎ (lire en ligne).
  2. Colby Itkowitz, Isaac Stanley-Becker, Lori Rozsa and Rachael Bade (August 20, 2020). Trump praises baseless QAnon conspiracy theory, says he appreciates support of its followers. The Washington Post.
  3. Associated Press (February 9, 2020). QAnon supporters sharing 'deep state' satanic sex trafficking ring/cannibalism theories at Trump rallies. Fox.
  4. QAnon: The conspiracy theory embraced by Trump, several politicians, and some American moms. Vox.
  5. (en) Kevin Roose, « What Is QAnon, the Viral Pro-Trump Conspiracy Theory? », sur The New York Times, (consulté le ).
  6. Pascal Hérard, « QAnon : le mouvement complotiste à la conquête des esprits en Europe », TV5 Monde,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  7. « /pol/ - Politically Incorrect » Thread #146981635 », sur archive.4plebs.org (consulté le ).
  8. (en) Katelyn Polantz, « US takes back its assertion that Capitol rioters wanted to 'capture and assassinate' officials », CNN,‎ (lire en ligne, consulté le ) :

    « Prosecutors accuse Chansley of being a flight risk who can quickly raise money through non-traditional means as "one of the leaders and mascots of QAnon, a group commonly referred to as a cult (which preaches debunked and fictitious anti-government conspiracy theory)." »

    .
  9. (en) Mike McIntire and Kevin Roose, « What Happens When QAnon Seeps From the Web to the Offline World », The New York Times,‎ (lire en ligne).
  10. (en) Tarpley Hitt, « How QAnon Became Obsessed With ‘Adrenochrome,’ an Imaginary Drug Hollywood Is ‘Harvesting’ from Kids », Daily Beast,‎ (lire en ligne).
  11. (en) Brian Friedberg, « The Dark Virality of a Hollywood Blood-Harvesting Conspiracy », Wired,‎ (lire en ligne).
  12. (en) Erin Laviola, « QAnon Conspiracy: 5 Fast Facts You Need to Know », 1-08-2018.
  13. Olivier Poujade, « Le complot QAnon dans le radar européen », France Culture,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  14. « Les vrais croyants complotistes de QAnon aux États-Unis », Courrier international,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  15. a et b (en) Joseph Menn, « Russian-backed organizations amplifying QAnon conspiracy theories, researchers say », Reuters,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  16. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées :1
  17. (en) Ben Collins, « Local FBI field office warns of ‘conspiracy theory-driven domestic extremists’ », sur NBC News, (consulté le ).
  18. (en) Ben Collins, « As Trump meets with QAnon influencers, the conspiracy's adherents beg for dictatorship », NBC News,‎ (lire en ligne).
  19. (en) Rob Kuznia, Curt Devine et Drew Griffin, « How QAnon's lies are hijacking the national conversation », sur cnn.com (consulté le ).
  20. (en) Brandy Zadrozny et Mosheh Gains, « Woman killed in Capitol was Trump supporter who embraced conspiracy theories », sur nbcnews.com (consulté le ).
  21. (en) « Twitter blocks 70,000 QAnon accounts after US Capitol riot », sur AP News, (consulté le ).
  22. (en) Kevin Roose, « A QAnon 'Digital Soldier' Marches On, Undeterred by Theory's Unraveling », sur nytimes.com,
  23. « «Opération Azur»: ce projet de coup d’Etat complotiste qui visait à s’emparer de l’Elysée », sur l'Opinion, (consulté le )
  24. « Complotisme : "Youtube a une responsabilité dans la visibilité et la toxicité" de Rémy Daillet, selon un spécialiste des cultures numériques », sur Franceinfo, (consulté le )

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