Relique

Relique de saint Hermann de Reichenau.
Colonne de la flagellation, (basilique Sainte-Praxède, Rome).
Niche où sont exposées les reliques de chefs (crânes ou os de la tête) de 32 personnages ayant vécu entre le XVIe et le XIXe siècle dans l'église Saint-Paul-Aurélien de Saint-Pol-de-Léon.

Les reliques (du latin reliquiae, « restes ») sont les restes matériels qu'a ou qu'aurait laissés derrière elle en mourant une personne vénérée : soit des parties de son corps, soit d'autres objets qu'elle a, ou avait, pour certains croyants, sanctifiés par son contact. Le culte des reliques reposant sur le possible transfert de la sacralité du corps saint sur la personne qui les touche, leur émiettement multiplie leurs bienfaits puisque chaque parcelle conserve la charge sacrale primitive. La conservation et le culte de dulie relative de ces restes (la vénération des reliques des saints), sont une pratique en vigueur dans plusieurs religions. Il en découle des croyances et des pratiques religieuses variées, mais aussi de vifs débats quant à leur authenticité, le commerce ou le culte quasi superstitieux dont elles ont été ou sont encore l'objet, les « détracteurs » des reliques qui pratiquent le scepticisme scientifique n’ayant souvent pas plus d’arguments décisifs pour prouver leur fausseté[1] ou cette superstition que les défenseurs pour prouver leur authenticité, leur virtus ou leur potestas réelles[2].

À partir du siècle des Lumières qui voit les philosophes et écrivains de l'Encyclopédie combattre l'obscurantisme religieux, il y a un glissement des reliques de saints vers les reliques profanes de grands personnages historiques.

  1. Si la fausseté de certaines reliques est bien établie (comme l'attestent les deux têtes (déclarées authentiques par le Vatican), et les 32 doigts de saint Pierre, les 12 têtes et 60 doigts de saint Jean, les 15 bras de saint Jacques, les 30 corps de saint George, les 8 bras de saint Blaise, 11 jambes de saint Matthieu, 14 saints prépuces et de nombreux morceaux du cordon ombilical de Jésus-Christ), les reliques les plus anciennes, telle la Vraie Croix ou les Saint-Suaires manquent de données historiques fiables pour trancher entre authenticité ou légende, les textes sur les reliques évangéliques ou hagiographiques pouvant mêler les deux aspects. Source : Pierre Saintyves, Les reliques et les images légendaires, Mercure de France, , 334 p..
  2. Edina Bozoky et Anne-Marie Helvetius, Les Reliques. Objets, cultes, symboles, Turnhout, Brepols, , 336 p. (ISBN 978-2-503-50844-3).

Developed by StudentB