Un roman graphique, de l'anglais graphic novel, aussi appelé bande dessinée romanesque[1], est généralement une bande dessinée longue, plutôt sérieuse et ambitieuse, contenant des personnages aux psychologies complexes[2], destinée à un lectorat adulte, et publiée sous forme d'albums[3]. Ce genre cherche à sortir du divertissement pur[4]. L'expression est également utilisée pour des bandes dessinées jeunesse longues, pour caractériser a posteriori des œuvres antérieures qui n'étaient pas rattachées à la bande dessinée, comme les romans en gravures sur bois ou, dans le monde anglophone, pour tout recueil album d'histoires antérieurement parues en comic book.
Apparue dans les années 1960, l'expression a été popularisée à la fin des années 1970[5] par l'Américain Will Eisner[6] à l'occasion de la sortie d'Un contrat avec Dieu, un long recueil en noir et blanc d'histoires sociales publié directement en album dont les pages mêlaient texte et dessin très librement. Cette qualification a été reprise par les éditeurs américains qui y ont vu un moyen de parvenir à vendre des bandes dessinées à un public plus large. Au même moment, de nombreux éditeurs francophones ont associé le terme « roman » à des collections de bande dessinée destinées à un public adulte.
Assez floue, l'expression « roman graphique » peut donc désigner selon les cas un type de mise en page, un genre de bande dessinée ou un format de publication. Dans tous les cas, il s'agit d'une expression utilisée pour légitimer la bande dessinée et l'éloigner du caractère infantile associé à sa dénomination courante[7] afin de « séduire un public (et des médias) qui n’avaient pas nécessairement l’habitude de considérer la bande dessinée comme une littérature à part entière[8] ».
Le roman graphique connaît un succès commercial avéré et grandissant depuis les années 2010[9].