Rus' de Kiev

Rusʹ de Kiev

882–1240

Drapeau
Drapeau
Blason
Symbole princier de Iaroslav le Sage
Description de cette image, également commentée ci-après
Carte des débuts de la Rus’ de Kiev.
Informations générales
Statut Monarchie
Capitale Kiev
Langue(s) Vieux russe
Religion Polythéisme slave et paganisme nordique (minorité varègue) puis
christianisme orthodoxe (religion officielle en 988)
Monnaie Grivna
Démographie
Population (1000) env. 5 400 000 hab[1]
Superficie
Superficie (1000) 1 300 000 km2[1]
Histoire et événements
980-1015 Règne de saint Vladimir
1019-1054 Règne de Iaroslav le Sage
Riourik et ses frères au lac Ladoga, par Apollinary Vasnetsov (1856-1933).

La Rusʹ de Kiev[2],[3] ou Rous de Kiev, avec une translittération scientifique (en vieux russe : Роусь / Rous’ ou Роусьскаѧ землѧ / Rous'skaja zemlja ; en ukrainien : Київська Русь ; en russe : Киевская Русь / Kievskaja Rusʹ ; en biélorusse : Кіеўская Русь / Kijeŭskaja Ruś), appelée aussi État de Kiev[4], Russie kiévienne[5], principauté de Kiev ou Ruthénie prémongole[6], est une principauté slave orientale qui a existé du milieu du IXe au milieu du XIIIe siècle sous la direction des poliani et des vikings[6],[7], se désagrégeant en une multitude de principautés avant de disparaître formellement du fait de l’invasion mongole de la Rus' de Kiev, qui commença en 1223 et entraîna la disparition de la principauté en 1240. La Rusʹ est la plus ancienne entité politique commune à l'histoire des trois États slaves orientaux modernes : Biélorussie, Russie et Ukraine.

Fondée à l'origine par les Varègues, dirigés selon la légende par le chef viking Riourik, et centrée sur Novgorod, la Rusʹ tire son nom du terme varègue rodslagen (« le pays du gouvernail »)[8],[7]. En finnois actuel, la Suède est appelée Ruotsi, nom à rapprocher de Rusʹ, ce qui peut signifier que les Finnois voyaient autrefois les populations des deux côtés de la mer Baltique comme apparentées. À partir du VIe siècle, la colonisation slave du nord-est de la Russie commence.

À la fin du IXe siècle, la capitale s'installe à Kiev, cité slave prise par les Varègues en 864, et qui rendait jusque-là hommage aux Khazars, un peuple turc semi-nomade. Au XIe siècle, la Rusʹ de Kiev est l'État d’Europe le plus étendu, atteignant la mer Noire, la Volga, ainsi que le royaume de Pologne et ce qui devient le grand-duché de Lituanie. La Rusʹ est alors culturellement et ethniquement diverse, comprenant des populations — peu nombreuses — slaves, germaniques, finno-ougriennes et baltes.

La Rusʹ est d'abord dirigée par une dynastie d'origine scandinave, les Riourikides, rapidement slavisée. Les règnes de Vladimir le Grand (980-1015) et de son fils Iaroslav le Sage (1019-1054) constituent l'âge d'or de la Rusʹ, convertie à l'orthodoxie, et avec les premiers écrits en langue slave, notamment des codes juridiques, telle la Rousskaïa Pravda (« le Droit russe »[5]). Une princesse riourikide devient reine de France sous le nom d'Anne de Kiev, épouse du roi de France Henri Ier.

Cet essor est dû aux voies commerciales existant alors entre la Scandinavie, fournisseur de bois, de peaux et surtout d'ambre, mais aussi d'esclaves, et Constantinople, source de cire d'abeille et de miel, de soieries, et d'or. La Rusʹ contrôle en effet deux routes commerciales importantes :

  1. a et b (ru) Boris Ourlanis, « Рост населения в Европе » [« Croissance démographique en Europe »] [PDF],‎ , p. 89.
  2. « Kiev la doyenne »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?).
  3. Диба Юрій. Формування території “Руської землі” ІХ - Х ст. у контексті функціонування трансєвропейського торговельного шляху Булгар-Київ-Реґенсбурґ.
  4. [1].
  5. a et b Boris V. Rauchenbach, « Le baptême de Kiev : naissance d'une nation » [PDF], sur unesco.org, Le Courrier de l'Unesco, (ISSN 0304-3118), p. 8.
  6. a et b Élie Borschak, Roger Portal, « La Ruthénie prémongole, l'Ukraine et la Russie », Revue historique, tome 205, fascicule 2, 1951, p. 217-223 (ISSN 0035-3264).
  7. a et b Régis Boyer, Vikings et Varègues : histoire, mythes, dictionnaire, éd. Robert Laffont, 2008.
  8. Chronique de Nestor, naissance des mondes russes, éd. Anacharsis, 2008.

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