Saddam Hussein صَدَّام حُسَّيْن | ||
Portrait officiel de Saddam Hussein, en 1980. | ||
Fonctions | ||
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Président de la république d'Irak Président du Conseil de commandement révolutionnaire | ||
– (23 ans, 8 mois et 24 jours) |
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Élection | ||
Réélection | 16 octobre 2002 | |
Vice-président | Taha Mohieddine Maarouf Ezzat Ibrahim al-Douri Taha Yassine Ramadan |
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Premier ministre | Saadoun Hammadi Mohammed Hamza Zoubeïdi Ahmed Husseinn Khoudaïr as-Samarrai |
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Prédécesseur | Ahmed Hassan al-Bakr | |
Successeur | Jay Garner (en tant qu'administrateur américain de l'Irak) Ghazi Machal Ajil al-Yawer (indirectement) |
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Premier ministre d'Irak | ||
– (8 ans, 10 mois et 11 jours) |
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Prédécesseur | Ahmed Husseinn Khoudaïr as-Samarrai | |
Successeur | Mohammad Bahr al-Ouloum (en tant que président par intérim du conseil de gouvernement transitoire d'Irak) | |
– (11 ans, 8 mois et 7 jours) |
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Prédécesseur | Ahmed Hassan al-Bakr | |
Successeur | Saadoun Hammadi | |
Secrétaire général du comité panarabe du parti Baas | ||
– (14 ans et 11 mois) |
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Prédécesseur | Michel Aflak | |
Successeur | Ezzat Ibrahim al-Douri | |
Vice-président de la république d'Irak | ||
– (10 ans, 11 mois et 29 jours) |
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Président | Ahmed Hassan al-Bakr | |
Prédécesseur | Ahmed Hassan al-Bakr | |
Successeur | Ezzat Ibrahim al-Douri | |
Biographie | ||
Nom de naissance | Saddam Hussein Al-Madjid | |
Surnom | Abou Oudaï | |
Date de naissance | ||
Lieu de naissance | Al-Awja, province de Salâh ad-Dîn (royaume d'Irak) | |
Date de décès | (à 69 ans) | |
Lieu de décès | Bagdad (république d'Irak) | |
Nature du décès | Pendaison | |
Sépulture | Al-Awja | |
Nationalité | irakienne | |
Parti politique | Parti Baas arabe socialiste (1957-1966) Parti Baas irakien (1966-2006) |
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Fratrie | Watban Ibrahim al-Tikriti (demi-frère) Barzan Al-Tikriti (demi-frère) |
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Conjoint | Sajida Talfah Samira Chahbandar |
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Enfants | Oudaï Hussein † Qoussaï Hussein † Raghad Hussein Rana Hussein Hala Hussein |
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Entourage | Ahmed Hassan al-Bakr (cousin) Ali Hassan al-Majid (cousin) Khairallah Talfah (oncle et beau-père) |
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Religion | Islam sunnite | |
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Premiers ministres d'Irak Présidents de la république d'Irak |
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Saddam Hussein Al-Madjid (arabe : صَدَّام حُسَّيْن الْمَجِيد), communément appelé Saddam Hussein, est un homme d'État irakien, présumément né le à Al-Awja, près de Tikrit, et exécuté par pendaison le à Bagdad. Cinquième président de la république d'Irak, il occupe ce poste du au . Membre dirigeant du parti Baas arabe socialiste, il conserve sa position d'influence lors de la scission du parti et dirige la branche régionale irakienne de l'organisation. Dévoué à l'idéologie baassiste, qui combine socialisme arabe et nationalisme panarabe, Saddam Hussein joue un rôle déterminant lors du coup d'État du qui porte le parti Baas au pouvoir en Irak. Sa position de chef de l'état irakien et du Parti Baas irakien a fait de lui le chef de la faction pro-irakienne du parti Baas.
En tant que vice-président du pays dirigé par le vieillissant général Ahmed Hassan al-Bakr, Saddam Hussein tire profit de l'instabilité politique qui règne en Irak, du fait de l'existence de nombreux groupes armés capables de renverser le gouvernement en place, et forme des forces de sécurité qui lui permettent de contrôler les rapports entre gouvernement et forces armées du pays. Il est également l'initiateur de nombreuses réformes économiques qui améliorent considérablement le niveau de vie moyen, notamment sa nationalisation du pétrole et de diverses autres industries au début des années 1970. Au cours des années 1970, Saddam consolide son autorité sur les appareils gouvernementaux grâce à l'industrie pétrolière florissante qui permet à l'économie irakienne de croître de manière stable pendant cette période. Les positions d'influence sous l'administration de Saddam Hussein sont principalement occupées par des personnes de confession sunnite alors qu'elles ne représentent qu'une minorité de la population irakienne. Il est souvent présent aux côtés d'Ahmed Hassan al-Bakr lors de ses déplacements et accueillait alors des opposants iraniens contre le chah Mohammad Reza Pahlavi.
Bien que Saddam ait été le dirigeant de facto de l'Irak pendant la décennie précédente, il n'accède officiellement au poste de président du pays qu'en 1979. Sa répression sévère de plusieurs mouvements de contestation révolutionnaires et séparatistes à la fois chiites et kurdes lui permet de se maintenir en tant qu'homme fort du pays.
Le sixième jour de sa présidence il lance la purge du parti Baas irakien en 1979 en accusant les personnes purgées d'être à la solde du Parti Baas syrien d'Hafez el-Assad et d'avoir comploté contre l'état irakien[1] ce qui déclenche le conflit interbaasiste, amenant par la suite le Parti Baas syrien à rompre toute relation avec le Baas irakien, à soutenir l'opposition irakienne à son régime et la république islamique d'Iran pendant la guerre Iran-Irak[2].
De 1980 à 1988, l'Irak connaît huit ans de guerre avec l'Iran, où son régime doit affronter des milliers de soldats iraniens et est mis en déroute par les Gardiens de la révolution aidés par des opposants chiites irakiens affiliés à l'Organisation Badr[3], des centaines de membres du Hezbollah[4] libanais et plusieurs milliers de volontaires chiites d'Afghanistan et du Pakistan[5],[6]. En 1990, il envahit le Koweït, déclenchant la guerre du Golfe. Ce conflit s'achève toutefois par une défaite humiliante pour l'Irak, qui doit évacuer le pays début 1991 et demeure ensuite isolé sur le plan international ; Saddam Hussein parvient cependant à se maintenir au pouvoir. À la suite de la guerre du Golfe, il doit faire face à une insurrection chiite et kurde de grande ampleur appuyée par l'Iran, la Syrie et les États-Unis. En 1999, il fait face à un autre soulèvement chiite à la suite de l'assassinat par son régime du Grand Ayatollah irakien Mohammad Sadeq al-Sadr.
En 2003, une coalition d'États menée par les États-Unis et le Royaume-Uni envahit l'Irak pour renverser Saddam, alors accusé par les Américains (déclaration de Colin Powell le ) de détenir des armes de destruction massive et d'entretenir des relations étroites avec des organisations terroristes telles qu'al-Qaïda ; ces allégations se révéleront toutefois infondées. Après son renversement, le Parti Baas irakien est aboli et des élections démocratiques sont organisées par le gouvernement de transition irakien. Il est ensuite capturé, après huit mois de fuite, par les troupes américaines le et comparaît devant la justice irakienne, faisant alors face à de multiples chefs d'accusation allant jusqu'au crime contre l'humanité. Le , il est jugé coupable du massacre de 148 chiites irakiens à Doujaïl en 1982 et est condamné à mort. Saddam Hussein sera finalement exécuté par pendaison le .
La brutalité de sa dictature demeure largement condamnée : outre ses multiples violations des droits de l'homme, divers gouvernements et ONG ont dénoncé ses actions en matière de crimes de guerre, meurtres, crimes contre l'humanité et génocide. Certains secteurs d'opinion dans le monde arabe continuent cependant de louer sa farouche opposition aux États-Unis et à Israël, ainsi que son rôle déterminant dans le développement économique de l'Irak. Il est toutefois détesté par de nombreux chiites, par les baasistes pro-syriens et par l'Iran. Depuis le renversement de Saddam Hussein, l'Irak demeure en proie à une grande instabilité.
Après sa chute, la plupart de ses opposants sont devenus des figures politiques de premier plan ou des chefs de milices chiites prenant part à la guérilla anti-américaine.