Sargon d'Akkad | |
Représentation de Sargon, identifié par son nom écrit en haut à gauche, sur une stèle mise au jour à Suse, mutilée dans l'Antiquité. Musée du Louvre. | |
Titre | |
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Roi d'Akkad | |
Prédécesseur | Ur-Zababa (roi de Kish) (?) / Lugal-zagesi (roi d'Uruk) |
Successeur | Rimush (ou Manishtusu ?) |
Biographie | |
Dynastie | Dynastie d'Akkad |
Date de naissance | XXIVe siècle av. J.-C. |
Date de décès | v. 2279/2277 av. J.-C. |
Religion | Religion mésopotamienne |
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Sargon d’Akkad, forme francisée de l’akkadien Šarru(m)-kīn (qui peut se traduire par « Roi légitime »/« le Roi est légitime » ou encore « Roi loyal », etc.), fut le souverain fondateur de l’empire d’Akkad (ou Agadé), en unifiant par la force les principales cités de Mésopotamie sous son autorité. Les dates de son règne sont incertaines, en raison des incertitudes sur la chronologie absolue de la période, et aussi parce que sa durée de règne reste incertaine : on le situe couramment des environs de 2334 à 2279 av. J.-C., mais une proposition plus récente le situe sur la période de 2316 à 2277 av. J.-C.
Son règne demeure assez mal connu, dans la mesure où les historiens ne possèdent que quelques inscriptions commémoratives datables avec assurance du règne de Sargon (et pour la plupart connues par des copies postérieures) et peu d'archives de son temps. Les textes littéraires rédigés après la mort de Sargon dans le but de le magnifier renferment sans doute un noyau historique, mais il est difficile de démêler le vrai du faux. Selon ce qui ressort des études récentes, c'est un souverain de la petite cité d'Akkad, située en Mésopotamie centrale, placée dans l'ombre de sa voisine Kish. Dans des circonstances indéterminées Sargon parvient à renverser l'ordre établi et s'impose comme le maître de la partie nord de la Basse Mésopotamie à la fin du XXIVe siècle av. J.-C. Puis il affronte et défait Lugal-zagesi, roi établi à Uruk qui domine la partie méridionale de cette même région, le pays de Sumer. Il entreprend ensuite des expéditions militaires conclues par des succès en direction du plateau Iranien à l'est (notamment en Élam) et vers la Syrie à l'ouest (Mari, Ebla).
L'ampleur de ses conquêtes et de ses campagnes militaires est sans précédent connu pour l'histoire mésopotamienne. Son règne marque manifestement un tournant dans l'histoire de ce pays, d'autant plus que ses successeurs directs vont pérenniser ses accomplissements pour au moins un siècle, constituant ainsi ce qui est généralement considéré comme la première expérience « impériale » de l'histoire. En effet, ce règne voit la mise en place de pratiques caractérisant ce type d'États : importance de l'armée et des victoires militaires, de plus en plus lointaines, création d'une organisation politique englobant les plus petits États qu'elle a vaincus et annexés, réduits au statut de provinces, constitution d'une élite politique au sein de laquelle la famille impériale a un rôle clé, développement d'une idéologie glorifiant la figure du roi et ses exploits militaires, diffusée par des monuments commémoratifs inscrits véhiculant dans tout le royaume l'image et le discours de la royauté.
Le règne de Sargon a également fait une forte impression sur ses contemporains, et sa mémoire est restée préservée par les générations futures, qui ont élaboré des légendes à son propos, reposant au moins en partie sur des exploits qu'il a effectivement réalisés, tout en les amplifiant. Des récits concernent ainsi sa naissance, sa prise de pouvoir, et certaines de ses campagnes militaires, dont une expédition manifestement imaginaire qui le conduit jusqu'en Anatolie. Sargon d'Akkad est donc devenu une des figures majeures de l'histoire mésopotamienne, généralement vu sous un jour positif comme un souverain conquérant idéal.