Se Canta

Se Canta (oc)
Image illustrative de l’article Se Canta
Couverture de Aquellos Mountagnos, partition d'Alexandre Georges, en ligne sur Occitanica[1].

Hymne national de Occitanie (de facto)
Blason du Béarn Béarn (de facto)
Autre(s) nom(s) Aquelas montanhas
Se canto
Si canti
Se chanta
A la font de Nimes
Montanhes Araneses
Paroles Gaston Fébus
Moyen Âge
Fichier audio
Fichier audio externe https://www.youtube.com/watch?v=8YTkzUOG2ao

Se Canta (prononcé : [se ˈkantɒ] ; Écouter ) est une chanson en occitan probablement écrite en gascon/béarnais[2] par Gaston Fébus au Moyen Âge[3],[4]. Son usage s'est généralisé dans toutes les régions de langue occitane[5],[6],[7] au point que cette chanson est considérée comme l'hymne de l'Occitanie[8],[9],[10]. C'est une chanson aussi très populaire dans le milieu de la musique occitane et plus généralement dans la musique traditionnelle[11].

Selon la graphie et le dialecte occitan ou gascon, le titre s'orthographie Se Chanta (nord-occitan)[12], Se Canto (provençal, Graphie mistralienne), ou Si Canti (béarnais). En Béarn, pays d'origine de Gaston Fébus, l'appellation Aqueras Montanhas est davantage utilisée[13]. D'autres appellations locales sont A la font de Nimes dans la région de Nîmes, ou Montanhes Araneses dans le val d'Aran.

Le Se Canta est repris d'un bout à l'autre de l'Occitanie[14], avec des variations dialectales et même des variations dans les paroles[15],[16],[17]. Les différentes versions du Se Canta reprennent les mêmes thèmes et figures : les hautes montagnes, obstacle à la réalisation amoureuse, le rossignol servant d'intermédiaire entre les deux amants et enfin, la relation amoureuse impossible. Des versions locales font cependant référence à la ville de Nîmes, A la font de Nimes[18] ou à un pré Al fond de la prada, sans que l'on ne sache à quelle époque ces versions ont vu le jour, ni leur origine exacte[19]. Pour de nombreux chercheurs et érudits, l'air de Gaston Fébus serait devenu tellement populaire qu'il aurait été repris et adapté localement, voire mélangé à d'autres chants populaires locaux.

  1. « Aquellos mountagnos / Air de Gaston Phoebus ; Arrangé pour Soprano solo, Choeur d'hommes et accompagnement de piano par Alexandre Georges [Partition] », sur occitanica.eu ; site officiel de la bibliothèque en ligne Occitanica : « Partition d'une version béarnaise de l'Hymne occitan Se Canta arrangée pour soprano solo et choeur d'hommes et accompagnement de piano ».
  2. Pierre Tucoo-Chala, Gaston Fébus, prince des Pyrénées, 1331-1391, J. & D. éditions, (ISBN 2-906483-43-5 et 978-2-906483-43-9, OCLC 25247506, lire en ligne)
  3. « Se Canta (chant) », sur occitanica.eu ; site officiel de la bibliothèque en ligne Occitanica : « Chanté sur la plupart des territoires d'Occitanie, le "Se Canta" s'affirme comme un hymne fédérateur occitan. Il comprend au moins une quinzaine de variantes, toutes différentes selon les localités où il est chanté ou a été recueilli. C'est cette appropriation, cette adaptation des paroles et de la mélodie mais aussi les thèmes universels qui le traversent qui font de ce chant un véritable hymne populaire sur l'ensemble du territoire occitan. ».
  4. Albert et Agnès Vaurs, « Se Canta », sur occitan-aveyron.fr ; site officiel d'Occitan Aveyron.fr, Rodez : « Se canta est l’hymne des pays de langue d’oc. Bien que son véritable auteur soit inconnu, il est attribué à Gaston Phébus (1331-1391), comte de Foix et vicomte de Béarn. ».
  5. (en) Nancy Washer, « Discography Of Occitan Recordings Released In 2016 », Tenso, Société Guilhem IX, vol. 33,‎ , p. 257-268
  6. (fr + oc) L'occitan... Qu'es aquo ?, Béziers, Institut d'études occitanes, (lire en ligne) :

    « Le Se Canta (la chanson occitane la plus populaire) »

  7. Carmen Alén Garabato, « Enseigner l'occitan / en occitan aujourd'hui : un parcours du combattant... », Ela. Études de linguistique appliquée, Paris, Klincksieck, vol. 143,‎ , p. 265-280 (lire en ligne)
  8. Laurent Roustan, « Petite histoire officieuse du « Se canta » occitan », Centre Presse (Aveyron), Rodez, Groupe La Dépêche du Midi,‎ (lire en ligne) :

    « Les gens d’ici auront bien sûr reconnu le « Se canta », qui est depuis un bon petit siècle l’hymne officieux de l’Occitanie en son sens large, depuis les vallées piémontaises en Italie jusqu’au Val d’Aran en Espagne, et un peu plus à l’ouest vers l’Aquitaine, et un peu plus au nord en grimpant dans le Massif central. »

  9. Jean-Baptiste Bing, « Montagne en e-chanson : Se canto sur YouTube », Revue de géographie alpine, Grenoble, Université Grenoble-Alpes,‎ (ISSN 1760-7426, lire en ligne)
  10. « Pourquoi pas "Se Canto" comme hymne pour l'Occitanie ? », La Dépêche du Midi,‎ (lire en ligne)
  11. (fr + oc) Daniel Loddo, Cécile Richard, Se canta, que cante - recueil de chants occitans, La Talvera, , 248 p.
  12. (fr + oc) Limotges en Oc, « Chanta e quo 'nirà mielhs / Chantez et ça ira mieux », Vivre à Limoges, Limoges, Mairie de Limoges, vol. 154,‎ (lire en ligne)
  13. Ostau Bearnés, « Aqueras Montanhas »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur Ostau Bearnés, (consulté le ).
  14. Annie Zerby-Cros, Marie-Jeanne Verny, « La chanson occitane. Essai de bibliographie », Lengas - revue de sociolinguistique, Montpellier, Presses universitaires de la Méditerranée (Université Paul-Valéry), vol. 67 « Chanson occitane et chansons en occitan dans la seconde moitié du vingtième siècle »,‎ , p. 109-114 (lire en ligne)
  15. Renat Sette, Jean-Yves Royer et Roger Bizot, Chansons : tradition orale en Haute-Provence. Cinquante-deux chansons recueillies auprès d'habitants du Luberon, de Lure et du pays de Forcalquier, Mane, Alpes de Lumière, 2001, 120 pages.
  16. Véronique Ginouvès, « « Traditions orales en Haute Provence : Chansons » », Bulletin de liaison des adhérents de l'AFAS [En ligne], 27,‎ printemps-été 2005, mis en ligne le 16 octobre 2005, consulté le 17 janvier 2017. (lire en ligne)
  17. Eugeen Roegist, Vers les sources des langues romanes: un itinéraire linguistique à travers la Romania, Louvain (Belgique), Acco, (ISBN 978-90-334-7380-7, lire en ligne)
  18. « Se Canto / A la font de Nimes », sur nemausensis.com ; Nemausensis.com.
  19. Maria Vernières-Busson, La langue comme patrimoine : dynamiques de sauvegarde et de transmission de l'occitan (Prérapport d'allocation de formation et de recherche du Ministère de la Culture. Organisme support de la recherche : Fédération Régionale des Calandretas de MidiPyrénées), Toulouse, Université Toulouse-Jean-Jaurès, (lire en ligne) :

    « Le « Se Canta » que l'on retrouve sous diverses formes : « Al fons de la prada » dans le Tarn, « Aqueras montanhas » dans les Hautes-Pyrénées. »


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