Seconde Guerre mondiale

Seconde Guerre mondiale
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Dans le sens des aiguilles d'une montre à partir du haut à gauche : troupes du Commonwealth dans le désert ; civils chinois enterrés vivants par des soldats japonais ; centre de Stalingrad après sa libération ; avions de combat japonais prêts à s'envoler sur le pont du porte-avions Shōkaku ; prise de Berlin par les soldats de l'Armée rouge ; sous-marin allemand subissant une attaque.
Informations générales
Date
(6 ans et 1 jour)
Lieu Europe, océan Pacifique, océan Atlantique, Asie du Sud-Est, Chine, mer Méditerranée, Moyen-Orient, Afrique, escarmouches en Amérique du Nord et du Sud.
Casus belli Incident du pont Marco-Polo en Asie, Invasion de la Pologne par l'Allemagne en Europe.
Issue

Victoire des Alliés :

Belligérants
Alliés
Axe

Cobelligérants


Commandants
Dirigeants alliés
Dirigeants de l'Axe
Forces en présence
  • 34 476 700
  • 16 353 639
  • Drapeau de Taïwan 14 000 000
  • 5 896 000
  • Drapeau de la République française 3 450 000
  • Drapeau de la Pologne 2 900 000
  • Drapeau de l'Empire britanniques des Indes 2 500 000
  • Drapeau de la Yougoslavie fédérale démocratique 800 000
  • Drapeau de l'Australie 730 000
  • Drapeau de la Belgique 600 000
  • Drapeau de la Grèce 430 000
  • Drapeau des Pays-Bas 365 000
  • Drapeau d'Afrique du Sud 334 000
  • Drapeau du Canada 251 000
  • Drapeau de la Nouvelle-Zélande 140 000
  • Drapeau des Philippines 130 000
  • 55 000
  • Drapeau de la Tchécoslovaquie 11 400

Total : 83 423 000
  • 18 200 000
  • Drapeau de l'Empire du Japon 8 400 000
  • Drapeau du Royaume d'Italie 3 430 000
  • Drapeau : Royaume de Roumanie 1 250 000
  • 1 000 000
  • Drapeau du Royaume de Bulgarie 455 000
  • Drapeau de la Croatie 200 000
  • Drapeau de la Slovaquie 50 000

Cobelligérants

  • Drapeau de la Finlande 700 000
  • Drapeau de la Thaïlande 60 000

Total : 30 658 000
Pertes
  • 26 600 000
  • Drapeau de Taïwan 20 000 000
  • Drapeau de la Pologne 5 820 000
  • Drapeau de l'Empire britanniques des Indes 1 587 000
  • Drapeau du royaume de Yougoslavie 1 027 000
  • Drapeau des Philippines 957 000
  • Drapeau de la République française 472 000
  • 450 900
  • Drapeau de la Grèce 420 000
  • 418 500
  • Drapeau de la Tchécoslovaquie 325 000
  • Drapeau des Pays-Bas 304 000
  • Drapeau de l'Éthiopie 205 000
  • Drapeau de la Belgique 88 000
  • Drapeau du Canada 43 600
  • Drapeau de l'Australie 40 400
  • Drapeau d'Afrique du Sud 11 900
  • Drapeau de la Nouvelle-Zélande 11 700
  • 10 200
  • Drapeau du Luxembourg 5 000
  • …plus de détails

Total : 58 797 200 morts

Cobelligérants

  • Drapeau de la Finlande 97 000
  • Drapeau de la Thaïlande 5 600

Total : 12 945 900 morts

La Seconde Guerre mondiale, ou Deuxième Guerre mondiale[3], est un conflit armé à l'échelle planétaire qui dure du au . Ce conflit oppose schématiquement les Alliés (le Royaume-Uni, la France, l'Union des républiques socialistes soviétiques (URSS), les États-Unis et la Chine) et l'Axe (l'Allemagne nazie, l'Empire japonais et l'Empire italien).

Provoquée par le règlement insatisfaisant de la Première Guerre mondiale et par les ambitions expansionnistes et hégémoniques des trois principales nations de l'Axe (le Troisième Reich, l'Italie fasciste et l'empire du Japon), la Seconde Guerre mondiale est favorisée par la convergence d'un ensemble de tensions et conflits régionaux, notamment en Afrique (seconde guerre italo-éthiopienne dès 1935), en Espagne (où la guerre civile commence le ), en Chine (où les agressions du Japon débutent le ) et en Europe centrale (où l'Allemagne annexe autoritairement l'Autriche le , puis les territoires des Sudètes pris à la Tchécoslovaquie le ). L'invasion de la Pologne par l'Allemagne le , conformément à un pacte conclu avec l'Union soviétique, provoque dès le l'entrée en guerre du Royaume-Uni11 h), de la France17 h) et de leurs empires coloniaux respectifs.

Tout d'abord associée à l'Allemagne dans le partage de l'Europe, l'URSS rejoint le camp allié sur le front est-européen à la suite de l'invasion allemande le . Quant aux États-Unis, ils abandonnent leur neutralité après l'attaque de Pearl Harbor par les forces japonaises, le . Dès lors, le conflit devient vraiment mondial, impliquant toutes les grandes puissances et la majorité des nations du monde sur la quasi-totalité des continents.

La guerre prend fin sur le théâtre d'opérations européen le (le en URSS du fait du décalage horaire) par la capitulation sans condition du Troisième Reich, puis s'achève définitivement sur le théâtre d'opérations Asie-Pacifique le par la capitulation également sans condition de l'empire du Japon.

La Seconde Guerre mondiale constitue le conflit armé le plus vaste que l'humanité ait connu, mobilisant plus de 100 millions de combattants de 61 nations, déployant les hostilités sur quelque 22 millions de kilomètres carrés[4], et tuant environ 62 millions de personnes, dont une majorité de civils. La Seconde Guerre mondiale est aussi la plus grande guerre idéologique de l'Histoire, ce qui explique que les forces de collaboration en Europe et en Asie occupées aient pu être solidaires de pays envahisseurs ou ennemis, ou qu'une résistance ait pu exister jusqu'en plein cœur de l'Allemagne nazie en guerre. Guerre totale, elle gomme presque entièrement la séparation entre espaces civils et militaires et donne lieu dans les deux camps à une mobilisation massive des ressources non seulement matérielles — économiques et scientifiques —, mais aussi morales et politiques, dans un engagement des sociétés tout entières.

La somme des dégâts matériels n'est pas évaluée avec certitude. Les pertes en vies humaines et les traumatismes collectifs et individuels sont considérables, la violence ayant pris des proportions inédites. Le conflit donne en effet lieu à de multiples crimes de guerre, crimes favorisés et banalisés par une violence militaire et policière d'une intensité et d'une profondeur inégalées, cette violence notamment contre les civils étant parfois un élément de la stratégie militaire. On assiste ainsi à l'émergence, à une échelle inconnue jusqu'alors, de crimes de masse particulièrement atroces et pour certains sans précédent, tout particulièrement à l'instigation de l'Allemagne nazie et du Japon impérial. Parmi ces crimes figurent des massacres génocidaires allant jusqu'à une organisation industrielle s'appuyant sur la déportation en camps de concentration, camps de travail et centres d'extermination, comportant des chambres à gaz à des fins d'extermination de populations entières (Juifs, Slaves, Tziganes) ou de catégories particulières d'individus (communistes, homosexuels, handicapés, Témoins de Jéhovah, etc.) particulièrement à l'instigation du régime nazi. L'ampleur des crimes des vaincus suscite la définition d'une incrimination nouvelle par les vainqueurs : le crime contre l'humanité, appliquée notamment au génocide des juifs d'Europe. Le régime Shōwa n'est nullement en reste en Asie avec, à son actif, dix millions de civils chinois enrôlés de force par la Kōa-in au Mandchoukouo, environ 200 000 « femmes de réconfort » enrôlées en Corée et dans tout l'Extrême-Orient, ainsi que l'annihilation systématique de civiles, principalement en Chine.

Il faut ajouter à cela l'assassinat systématique de résistants et d'opposants politiques, ainsi que les représailles contre les civils, comme le firent par exemple les nazis ; les viols généralisés des femmes dans les territoires ennemis occupés, crimes perpétrés tant par un camp que par l'autre, et à une moindre échelle dans les territoires amis ; les expérimentations sur des êtres humains auxquelles se livrèrent des médecins nazis tels le SS Josef Mengele, et l'unité japonaise 731 ; les bombardements aériens massifs de civils d'abord par l'Axe en Europe (Coventry au Royaume-Uni, Rotterdam aux Pays-Bas) et en Asie (Shanghai, Canton, Chongqing en Chine, cette dernière étant la ville la plus bombardée du conflit sino-japonais), puis par les Alliés : bombardement à grande échelle de nombreuses villes allemandes et notamment Dresde et Hambourg en Allemagne, attaques sur Tokyo au napalm au Japon. Développée par les États-Unis lors du conflit, la bombe atomique est utilisée pour la première fois de l'Histoire : deux bombes A larguées sur des cibles civiles par les États-Unis explosent à trois jours d'intervalle, à Hiroshima et à Nagasaki, au Japon.

La Seconde Guerre mondiale propulse les États-Unis et l'URSS, principaux vainqueurs, au rang de superpuissances concurrentes appelées à dominer le monde et à se confronter dans une vive rivalité idéologique et politique, pendant près d'un demi-siècle, et à s'affronter militairement par États interposés comme pour la guerre de Corée, celle du Viêt Nam et celle d'Afghanistan. Elle scelle le déclin des vieilles puissances impériales d'Europe et ouvre le processus de décolonisation qui s'accélère dans l'après-guerre en Asie, dans le monde arabe et en Afrique, jusqu'aux années 1960.

L'ampleur des destructions et des morts suscite la création d'instances internationales, politiques et économiques, visant à éviter la réapparition des conditions ayant mené à la guerre (Organisation des Nations unies, Fonds monétaire international, Banque mondiale et Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce pour les plus connues). Enfin, ce dernier conflit d'ampleur sur le continent européen est suivi en Europe de l'Ouest par une période de prospérité sans précédent, dans la foulée de la reconstruction, et l'émergence progressive d'un projet d'unification politique pacifique porté en premier lieu par les deux adversaires historiques, l'Allemagne et la France.

  1. La France est, de 1939 à 1940, sous le régime de la Troisième République française. À partir de 1940 et jusqu'en 1943, la France libre — soutenue par la résistance intérieure française — combat aux côtés des Alliés, de même qu'en 1943 l'Armée d'Afrique sous les ordres du Commandement en chef français civil et militaire d'Alger. Le gouvernement de Vichy collabore activement avec l'Allemagne, en mettant à disposition des bases militaires et en résistant aux offensives alliées outre-mer, en Syrie et en Afrique du Nord. Les forces françaises fusionnent en 1943 pour former le Comité français de la Libération nationale, auquel succède l'année suivante le Gouvernement provisoire de la République française qui réussit à obtenir la reconnaissance internationale.
  2. En 1939, l'invasion germano-soviétique efface de la carte la Deuxième république de Pologne dont le gouvernement s'exile à Londres et continue le combat aux côtés des Alliés, grâce aux forces polonaises évacuées à travers la Roumanie vers l'Égypte britannique. Les communistes polonais forment de leur côté à l'été 1944, avec le soutien soviétique, un Comité polonais de Libération nationale puis un gouvernement provisoire de la république populaire de Pologne qui prend le pouvoir en 1945.
  3. « Deuxième Guerre mondiale » est un synonyme de « Seconde Guerre mondiale ». Selon certains grammairiens, il faut employer « deuxième » lorsqu'il y a au moins un troisième élément et « second » lorsqu'il n'y en a que deux mais, selon Le Petit Robert de 2011, article Deuxième, cette distinction, que le Littré qualifiait de « tout arbitraire », n'est faite que par certains puristes. « Seconde Guerre mondiale » est plus fréquent et plus optimiste d'après « Seconde Guerre mondiale », Grand Dictionnaire terminologique, Office québécois de la langue française, (consulté le ).
  4. Raymond Cartier, La Seconde Guerre mondiale, vol. 2, , finale.

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