Serbo-croate Bosniaque-croate-monténégrin-serbe Srpskohrvatski jezik Српскохрватски језик | ||
Pays | Serbie 8 millions de locuteurs, Bosnie-Herzégovine 4,6 millions de locuteurs, Croatie 4,5 millions de locuteurs, Monténégro 0,6 million de locuteurs. | |
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Nombre de locuteurs | 21 000 000 | |
Typologie | SVO + ordre libre, flexionnelle, accusative, accentuelle, à accent de hauteur | |
Classification par famille | ||
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Codes de langue | ||
IETF | sh
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ISO 639-1 | sh (déprécié sauf encore pour l’usage bibliographique ; préférer bs , hr ou sr pour l’usage terminologique)
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ISO 639-3 | hbs |
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Étendue | macro-langue | |
Type | langue vivante | |
Linguasphere | 53-AAA-g
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Glottolog | sout1528
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Carte | ||
Territoire où les variétés linguistiques de la langue serbo-croate sont parlées (en bleu) | ||
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Le serbo-croate (également appelé bosniaque, croate, monténégrin, serbe ou BCMS[1]) est une langue slave du groupe des langues slaves méridionales parlée dans l’ancienne Yougoslavie à la fois par les Serbes, les Croates, les Bosniaques et les Monténégrins. « Serbo-croate » était sa dénomination officielle dans l'ancienne Yougoslavie. D’autres dénominations officiellement acceptées pour cette langue étaient « croato-serbe », « serbe et croate », « croate et serbe », « serbe ou croate » et « croate ou serbe »[2].
Du point de vue de la linguistique comparée, le serbo-croate est une seule et même langue, c’est-à-dire dont les variétés présentent suffisamment de traits structurels communs, établis objectivement, pour constituer une langue unitaire et qui ne puisse pas être considérée comme le dialecte d’une autre langue[3],[4]. En sociolinguistique, Heinz Kloss a appelé une telle langue (de) Abstandsprache « langue par distance »[5].
Déjà à l’époque de la Yougoslavie communiste, on parlait de « variantes occidentale et orientale », et même déjà de « pratiques linguistiques standard bosno-herzégovinienne et monténégrine »[6]. Les locuteurs de cette langue ne l’appelaient pas couramment « serbo-croate », terme livresque et scientifique, mais, selon leur appartenance nationale, « serbe », respectivement « croate »[7]. Kloss et McConnell, en 1984, considéraient que le serbo-croate était une langue indépendante avec un statut de langue ausbau (terme introduit par Kloss en même temps avec abstand[5]), c’est-à-dire élaborée, pour chacune de ses deux variantes : serbe et croate[8]. Le processus ausbau s’est accéléré après le démembrement de la Yougoslavie quand, dans chacun des quatre États devenus indépendants, la volonté politique s’est affirmée de créer des langues nationales et officielles à part. Certains linguistes ont appliqué à leur tour le qualificatif ausbau aux nouvelles variétés standard aussi[9]. Ainsi, la dénomination « serbo-croate » a été abandonnée dans l’usage officiel, et remplacée d’abord par « bosnien », « croate » et « serbe »[2], puis « monténégrin » aussi, appelés officiellement des « langues ». Certains linguistes y voient une manifestation du nationalisme[10].
La conscience du fait que c’est une seule et même langue reste présente chez les linguistes. Ils[11] la considèrent comme une langue pluricentrique standard, qualification déjà appliquée au serbo-croate par Kloss[12], au même titre que l’anglais, l’allemand, l’espagnol etc., ayant à son tour quatre variétés standard. Certains linguistes continuent de l’appeler « serbo-croate »[13]. La linguiste Snježana Kordić affirme que, « en dépit de leur qualité de langue-Ausbau [elles] représentent bien une seule et même langue. C’est pourquoi utiliser les appellations langue croate, langue serbe, langue bosniaque, etc. pose problème » et, selon elle, l’appellation scientifique correcte de la langue commune reste « serbo-croate »[14].
D’autres linguistes appellent cette langue par un terme qu’ils considèrent comme neutre, par exemple diasystème slave du centre-sud[15], langue chtokavienne (štokavski jezik) (les quatre variétés ayant pour base le dialecte chtokavien de ce diasystème)[16] ou standardni novoštokavski « néochtokavien standard »[17]. D’autres linguistes encore ont adopté l’appellation BCS avant qu’un standard monténégrin n'apparaisse également, puis BCMS (pour bosnien-croate-monténégrin-serbe)[18].
Non seulement des linguistes, mais aussi des locuteurs ordinaires ont la conscience d’une langue commune, comme les participants à un projet appelé Jezici i nacionalizmi « Langues et nationalismes » et les signataires d’une « Déclaration sur la langue commune » lancée par ce projet[19],[20]. Dans la parole des locuteurs qui ont la conscience de leur langue commune on peut entendre l’appellation naš jezik « notre langue »[2].