Sorcellerie

Le sabbat des sorcières. Goya, 1797-1798;Musée Làzaro Galdiano, Madrid[1].

La sorcellerie désigne à proprement parler l'art d'interroger le sort (hasard, destin)[2], et par extension d'en modifier le cours.

Le mot désigne plus généralement la pratique d'une certaine forme de magie, dans laquelle le sorcier travaille avec des forces surnaturelles, des entités maléfiques ou non, et parfois aussi des forces naturelles connues comme celles des plantes, des cycles lunaires, des ondes, des suggestions. Selon les lieux et les époques, la sorcellerie fut considérée avec des degrés variables de faveur ou d'hostilité, parfois avec ambivalence. Dans la Grèce antique et à Rome, la divination était une pratique admise, liée à certains sanctuaires et à la prise officielle de décisions. Les religions du livre condamnent toute forme de divination et de magie.

La sorcellerie est un terme controversé et son histoire est complexe. Selon le contexte et le milieu culturel dans lequel ce mot est employé, il désigne des idées différentes, voire opposées. Chaque société possède ses propres conceptions en matière de tradition, de croyance, de religion, de rites, de rapport à l'au-delà et à la mort et d'esprits bons ou mauvais ; il est parfois impossible de trouver un équivalent d'une culture à l'autre.

Ce terme est également employé de façon péjorative en référence à la pratique de la magie. La sorcellerie est alors, dans cette acception, l'accusation portée à l'encontre de ceux qui utilisent des moyens surnaturels pour un usage réprouvé par une majorité de la société. Les croyances en ce type de praticiens de la magie se sont rencontrées dans la plupart des sociétés humaines. De telles accusations ont parfois mené à des chasses aux sorcières. Dans d'autres sociétés, les chamans ou les griots étaient non seulement bien acceptés en tant que praticiens des rituels traditionnels et d'intercesseurs avec les forces et les énergies de l'invisible, mais respectés, parfois craints, et souvent placés en positions socialement dominantes.

Pour les religions monothéistes (principalement le judaïsme, le christianisme et l'islam), la sorcellerie fut souvent condamnée et considérée comme une hérésie. La notion de sorcellerie prit une certaine importance pour les chrétiens à partir des XIVe – XVe siècles, l'apogée des chasses aux sorcières ayant eu lieu au XVIIe siècle. À cette époque la sorcellerie a progressivement été assimilée à une forme de culte du Diable. Des accusations de sorcellerie ont alors été fréquemment combinées à d'autres charges d'hérésie contre des groupes tels que les Cathares et les Vaudois. Certains groupes anciens ou modernes se sont parfois plus ou moins ouvertement réclamés d'un culte « sataniste » dédié au mal.

  1. Sorcellerie, Paris, Encyclopedia Universalis, , p. 40,41,42,43,44
  2. Le mot sorcier vient du latin sorcerius (Gloses de Reichenau, IXe siècle) ou du bas latin populaire sortiarius, proprement diseur de sorts. Sorcellerie apparaît en français pour la première fois au XIIIe siècle dans la Chanson d'Antioche. In Albert Dauzat, Dictionnaire étymologique du français, Paris, Larousse.

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