Stalinisme

Portrait de propagande de Joseph Staline, par Isaak Brodsky.
Art graphique en style « réaliste socialiste » (œuvres collectives anonymes, murales) à l'époque stalinienne : en haut Sous la bannière de Marx, Engels, Lénine et Staline (1933), au milieu Longue vie au camarade Staline (1949) et en bas Ouvriers à leur devoir (autour de 1950).

Le mot stalinisme désigne l’idéologie et la pratique politique des partis communistes ayant adopté la ligne politique définie par les partisans de Joseph Staline, secrétaire général du Parti communiste de l'Union soviétique. Par extension, ces partis et leurs membres ont été qualifiés de staliniens, terme qu’aurait forgé Lazare Kaganovitch au cours d’un repas en présence de Staline[1].

Le stalinisme est caractérisé par la mise en place d'un État policier totalitaire centralisé, l'emploi de la force et de la terreur comme mode de gouvernement, accompagnés d'un culte de la personnalité organisé autour du principal dirigeant de chaque Parti communiste. Les régimes staliniens se caractérisent par une économie planifiée[2] par l'État. Par extension, le terme de stalinisme et les adjectifs stalinien ou, plus rarement, staliniste sont parfois utilisés pour qualifier l'ensemble des régimes basés sur le modèle soviétique, ainsi que les partis politiques les soutenant.

Après la déstalinisation (1956), l'Union soviétique cesse de se réclamer de Staline, mais le terme stalinisme et l'adjectif stalinien continuent d'être utilisés, dans le cadre de discours critiques ou polémiques, pour qualifier l'URSS, l'ensemble des pays du bloc de l'Est et plus largement l'ensemble des régimes dictatoriaux communistes[3]. En Europe après la déstalinisation, seule la république populaire socialiste d'Albanie s'est réclamée de la continuité stalinienne. En Asie en revanche, ce fut encore, durant des décennies, le cas des régimes communistes chinois, vietnamien, laotien, cambodgien et la Corée du Nord qui, au XXIe siècle, est qualifiée par Le Parisien de « dernier régime stalinien »[4][pertinence contestée].

  1. Simon Sebag Montefiore (trad. Florence La Bruyère et Antonina Roubichou-Stretz), Staline : La cour du tsar rouge, vol. I. 1929-1941, Perrin, , 723 p. (ISBN 978-2-262-03434-4), p. 116
  2. « L'économie planifiée bureaucratisée » est qualifiée par d'autres branches communistes (communistes de conseils, les luxemburgistes, certains trotskistes, dont Natalia Sedova, globalement la Gauche communiste, etc.) de capitalisme d'État.
  3. Le terme de « stalinisme » est une constante, dans le discours trotskiste, pour désigner les régimes communistes alignés sur l'URSS, y compris après 1956 : 1989: Le mur de Berlin enterre le stalinisme, site de la Ligue communiste révolutionnaire belge. Dans l'éditorial Afro-pessimisme ? Oui, par respect de la revue Clio en Afriqueno 5, l'historien Michel Cahen utilise le terme de « stalinisme sénile » pour qualifier les régimes du bloc de l'Est.
  4. Voir Corée du Nord : itinéraire du dernier dirigeant stalinien, Le Parisien, 19 décembre 2011.

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