Statut | Sultanat |
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Capitale | |
Langue(s) | Somali, arabe |
Religion | Islam sunnite |
Monnaie | Monnaie ajuran (en), monnaie mogadiscienne (en) |
Superficie (XVe siècle) | ≃ 250 000 km2 |
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Le sultanat Ajuran (somali : Saldanadii Ajuuraan ; arabe : سلطنة الأجورانية) ou tout simplement Ajuran[1], est un État islamique somali ayant dirigé et développé, du XIIIe au XVIIe siècle, une importante partie de la Corne de l'Afrique ainsi qu'une partie du commerce maritime dans l'océan Indien. Il fait partie de la série de sultanats musulmans somalis qui régnèrent sur la Corne de l'Afrique au Moyen Âge. Sa solide administration centralisée et sa fermeté militaire face aux envahisseurs étrangers lui permirent de résister avec succès aux invasions oromos venues de l'ouest ainsi qu'aux incursions portugaises venues de l'est. Le sultanat restaura et renforça des routes commerciales datant de l'Antiquité ou du haut Moyen Âge, développant ainsi les importations et les exportations avec de nombreux royaumes et empires d'Asie de l'Est, d'Asie du Sud, d'Europe, du Proche-Orient, d'Afrique du Nord et d'Afrique de l'Est[2].
Du fait de son engagement dans la construction de châteaux et de forteresses, le sultanat laissa derrière lui un héritage architectural considérable (en). En fait, beaucoup de ruines (de tombes à pilier (en), de nécropoles, de fortifications voire de villes entières) ornant le littoral somalien sont aujourd'hui attribuées à ses ingénieurs[2]. Sur le plan religieux, le sultanat Ajuran eut un rôle important dans la propagation de l'islam en Afrique de l'Est, de nombreuses tribus de la région s'étant converties sous son influence[3]. Sur le plan politique, la famille royale du sultanat, la maison de Garden, étendit son territoire et maintint son hégémonie au travers d'une combinaison astucieuse de guerres, de liens commerciaux et d'alliances[4].
Le sultanat connut son apogée au XVe siècle, période où il était le seul empire hydraulique (en) du continent africain de par son monopole sur les ressources en eau des fleuves Chébéli et Jubba. Au moyen de l'ingénierie hydraulique (en), il creusa des puits calcaires et installa des citernes publiques encore utilisés de nos jours. Les systèmes d'agriculture et de fiscalité mis au point sous le sultanat perdurèrent quant à eux jusqu'au XIXe siècle, soit près de deux siècles après sa disparation[5]. Cette dernière fut le résultat de la politique despotique des derniers sultans qui engendra des révoltes divisant le sultanat en plusieurs entités dont celle de Geledi, la plus importante d'entre elles.