Sumi-e

Paysage, Sesshū, 1481 (musée national de Tokyo).
Paysage des quatre saisons (paravent 2), Shūbun, XVe siècle, collection Maeda.

Le sumi-e (墨絵?, signifiant « peinture à l’encre ») ou suiboku-ga (水墨画?, « image à l’eau et à l’encre ») est un mouvement de la peinture japonaise originaire de Chine et dominant à l’époque de Muromachi[1] (1333–1573). Ce courant se caractérise par l’usage du lavis à l’encre noire, la prédominance du paysage comme sujet et la proximité avec la philosophie du bouddhisme zen[2].

Venue de Chine, la technique du lavis apparaît au Japon aux alentours du VIIIe siècle, puis s’impose comme la peinture dominante à l’époque de Muromachi sous l’influence du zen, des célèbres paysages au lavis de la Chine des Song et de grands maîtres comme Josetsu, Shūbun ou Sesshū[3]. Le peintre de sumi-e modifie la dilution de l’encre, la position du pinceau, la force et la vitesse pour jouer sur l’épaisseur et la netteté des lignes ainsi que les niveaux de gris[4].

Le sumi-e perd de sa vigueur à la fin de l’époque de Muromachi, qui marque le retour de la peinture de genre aux couleurs éclatantes[5]. Ses influences restent tangibles dans le style de différents peintres de l’école Kanō ainsi que le bunjin-ga, qui renoue avec la monochromie au XVIIIe siècle. De nos jours, la peinture au lavis, qui a donné quelques-unes des œuvres les plus acclamées des arts japonais, est très intimement associée à la culture raffinée de Muromachi tout empreinte du bouddhisme zen, de même que la cérémonie du thé, le , les jardins secs ou l’ikebana[6].

  1. « Suiboku-ga », Encyclopædia Britannica en ligne (consulté le ).
  2. « Japanese Ink Painting: Suibokuga »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), British Museum.
  3. Mason et Dinwiddie 2005, p. 223-226.
  4. Saitō 2013, p. 24-38.
  5. Mason et Dinwiddie 2005, p. 244-246.
  6. (en) Ichirō Ishida (trad. Delmer M. Brown), « Zen Buddhism and Muromachi Art », The Journal of Asian Studies, vol. 22, no 4,‎ , p. 417-432 (lire en ligne).

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