La toponymie (du grec ancien : τόπος / tópos « lieu » et ὄνομα / ónoma « nom ») est une discipline linguistique qui étudie les toponymes, c'est-à-dire les noms propres désignant un lieu. Elle se propose de rechercher leur ancienneté, leur signification, leur étymologie, leur évolution, leurs rapports avec la langue parlée actuellement ou avec des langues disparues. Avec l'anthroponymie (étude des noms de personnes), elle est l'une des deux branches principales de l'onomastique (étude des noms propres), elle-même branche de la linguistique.
En outre, la toponymie s'intéresse aussi aux contextes et motivations de la détermination des noms de lieux et à leur impact sur les sociétés. À ce titre, elle emprunte donc également de façon importante à l'histoire et à la géographie, mais aussi à la sociologie, à l'anthropologie, à l'archéologie et à la géopolitique, et mobilise les outils et les approches de l'ensemble des sciences sociales.
Le terme de « toponymie » renvoie également à l'ensemble du matériau que composent les toponymes, également désignés comme « noms de lieux » ou « noms géographiques ». Un même vocable désigne donc à la fois l'objet et ses acteurs, et la discipline qui les étudient, « l'état et la science des noms des lieux » selon les mots du géographe Roger Brunet[1], comme c'est le cas de la topographie. Le présent article traite des deux acceptions.
Les changements phonétiques, phonologiques et morphologiques qui affectent généralement les noms de lieux au point de les rendre opaques, ont suscité des interprétations des plus fantaisistes (telles les étymologies populaires) de la part d'auteurs qui ignorent ou négligent la méthode scientifique mise en place par les philologues et les linguistes[2].
Marqueurs tangibles et symboliques des sociétés humaines, les toponymes sont l'objet d'importants débats de société, et sont traversés par plusieurs dynamiques d'appropriation (normalisation linguistique, patrimonialisation, instrumentalisation politique).