La Vergonha est un processus « consistant à rejeter et à avoir honte de sa langue maternelle (ou de celle de ses parents) par la faute d'exclusions et d'humiliations à l'école », organisé et sanctionné par les dirigeants politiques français [2],[3],[4] à partir d'Henri Grégoire. La Vergonha est toujours un sujet controversé dans le discours public français [5] où certains nient l'existence d'une telle politique. Il s'agit d'un exemple couramment cité de linguicide systématique par un État[6]. En 1860, avant les lois Jules Ferry, les locuteurs occitan natifs représentaient plus de 39% [7] de l'ensemble de la population française, contre 52% de francophones à proprement parler. À la fin des années 1920 ils ne représentaient plus que 26-36% de la population [8]. Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, cette proportion a connu une autre forte baisse, jusqu'à atteindre moins de 7% en 1993 [9].
↑Louis de Baecker, Grammaire comparée des langues de la France, 1860, p. 52: « parlée dans le Midi de la France par quatorze millions d'habitants » (« spoken in the South of France by fourteen million inhabitants »). +
↑Yann Gaussen, Du fédéralisme de Proudhon au Félibrige de Mistral, 1927, p. 4: « [...] défendre une langue, qui est aujourd'hui la mère de la nôtre, parlée encore par plus de dix millions d'individus [...] » (« protect a language, which is today the mother of ours, still spoken by more than ten million individuals »).
↑Stephen Barbour & Cathie Carmichael, Language and nationalism in Europe, 2000, p. 62: Occitan is spoken in 31 départements, but even the EBLUL (1993: 15–16) is wary of statistics: 'There are no official data on the number of speakers. Of some 12 to 13 million inhabitants in the area, it is estimated that 48 per cent understand Occitan, 28 per cent can speak it, about 9 per cent of the population use it on a daily basis, 13 per cent can read and 6 per cent can write the language.'