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Wang Chong (27 - 97?, en chinois : 王充, pinyin Wáng Chōng, Wade-Giles Wang Ch'ung) est un penseur chinois de la dynastie Han. Sa pensée est pour l'essentiel proche du confucianisme, et notamment de celle du penseur Xunzi. L'esprit critique, presque scientifique, de Wang Chong, et sa quête inlassable de la vérité en font cependant un auteur à part dans la tradition chinoise, très proche à certains égards de l'esprit des modernes.
L'œuvre majeure de Wang Chong est le Lunheng 論衡 (Discussions critiques), en 85 chapitres, qui nous est parvenu sous une forme presque complète. Dans le Lunheng, Wang Chong se donne pour tâche de "lutter contre l'erreur" : il réfute toutes sortes de croyances courantes à son époque, et propose des explications rationnelles à nombre de phénomènes considérés comme "surnaturels" par ses contemporains. Un intérêt majeur de l'œuvre est sa nature encyclopédique : comme Wang Chong prend soin de rapporter ou de résumer les idées qu'il réfute, le Lunheng peut se lire comme une somme sur les coutumes, croyances, superstitions, de la dynastie Han.
Si le Lunheng fut beaucoup lu et cité en Chine ancienne, et si Wang Chong fut parfois loué pour sa pensée, il fut cependant critiqué par l'orthodoxie confucianiste en raison de son non-conformisme et de quelques critiques qu'il fit à Confucius. On accusa aussi Wang Chong de manquer de piété filiale, parce que dans sa biographie il brossa un tableau assez sévère de ses ancêtres et de sa famille. Wang Chong fut considéré par les historiens marxistes de la pensée chinoise comme un penseur progressiste, matérialiste et athée.
Après les Classiques du confucianisme (Classiques chinois), le Lunheng a été l'une des premières œuvres de la pensée chinoise à avoir été traduite intégralement dans une langue occidentale, par le sinologue Alfred Forke entre 1907 et 1911.